Bienvenue dans mon vrac.

Vous y trouverez des textes variés : Grandeur Nature, atelier d'écriture, poèmes ou autres : aventures et histoires.

En vous souhaitant de prendre autant de plaisir à les lire que j'en ai eu à les écrire.

La lettre

La lettre, c’est d’accord ! Mais laquelle vais-je choisir? Parmi celles existantes, où sera mon désir ?
Pas celle qui est cachée dans le « Poe » porte-lettres. Il faut une lettre vraie, pas une lettre copiée. Pas celle qu’on a laissée aux pensées oubliettes. Il faut une lettre vraie. Pas une lettre inventée.

Au trente-sixième dessous pour vingt-six choix offerts. Sans ce choix initial, je ne pourrai rien faire. Sans aucun des messages qui m’arrivent de l’éther, ma plume finira, séchée, six pieds sous terre.

Six pieds ! Faire un poème ? Non, il faut une lettre. Redisons le, une lettre. Ce n’est pas un poème. Il n’est aucune musique qui s’accorde à la lettre. Sauf la lettre à élise, bagatelle envoyée.

Ma grand-mère s’appelait élise. C’est un hasard. Mais je ne lui ai pas écrit la moindre lettre. Alors passons… Quoique…

Elle avait un sacré caractère ma grand-mère. Du caractère, pour une lettre, c’est nécessaire. Et elle était plutôt carrée, comme la feuille du courrier. Elle prenait tout… Comment vous dire ? … Tout au pied de la lettre.

Ah ! Le pied à nouveau et sans la poésie. Un simple pied poilu, même si elle s’épilait. Cinq doigts tout au bout dont un ongle incarné et cachée par le cou, une plante en-dessous. Une belle plante assurément ce devait être ma grand-mère mais ce n’est qu’une conjecture car je ne l’ai jamais vu jeune. Ma grand-mère était grand-mère quand je l’ai connue.

Mais je digresse vers ma grand-mère qui elle dégraisse six pieds sous terre, au trente-sixième dessous du choix parmi vingt-six qui n’est pas poésie et qui pourtant à pied, le fond n’est pas profond.


Quittons donc les arpions pour parler des arts pions : écritures sacrifiées, échiquier des idées. Et prenons la première qui se présente à nous : L’alphabet du lettré s’amorce par le A.

Ahhh ! Une Onomatopée. Unono m’a topé. M’a topé dans la main, Unono, ce coquin. Parce qu’on s’était mis d’accord un soir de juin. Pour qu’elle s’en aille en paix, on l’a désintubée.

Un tue B, deux l’éveille car B quand il bégaye fait bb, comme bardot, la pin-up dont le gain se barre avec le temps car elle est trop aigrie. Ou bien il fait bébé, nourrisson, son nourri, musique assourdissante, la surdose tympanique. Tout parent qui le vit crie un jour : C’est assez !

Cétacé, la baleine, celle qui se cache à l’eau pour protéger sa queue des nippons matelots. On dit que c’est cédille quand on ne dit pas « que » et pourtant c’est une queue qui pendouille sous sa quille. Est-ce pour se cacher des pêcheurs d’orthographe ? C’est à n’y rien comprendre. Qui peut ici m’aider ?

Mais dé c’est le hasard à six faces pointées colorées et cubiques qu’on lance pour jouer. Mais il interdit de faire de même avec ceux sortis du panier : On ne touche pas aux œufs.

Eux, les autres, inconnus, les démons profiteurs, qui promettent les nues mais qui sont des menteurs. Méfies-toi de leurs voix, de leurs mots de désir, ce ne sont que des rats, les faiseurs de bénef.

Benne F, lettre poubelle qui pourtant est si belle. C’est quand même F hareng, une lettre marine. Elle attaque aux narines, souvenirs olfactifs d’un jour ou la marée nous avait tous piégés.

Pied G, c’est un secret dont on ne parle pas, ou alors seulement glissés au fond des draps : C’est un savoir qu’on glisse en douceur de ses doigts. Il vaut mieux jardiner, il faut que tu le saches, plutôt que bûcheron utilisant sa hache.

La hache du bourreau qui tranche l’étalon ou le H d’Achille, malade du talon qui comme l’ami Ulysse veut retourner au nid mais le parcours fléché pour lui mène à la nuit.

Le Nu I ne met rien, ni l’étoile, ni la lune, lorsqu’il veut nous montrer ce que cache le voile. Il devient I minant, le poseur de ces bombes qui explosent à l’instant où se pose la colombe. Le coupable estropieur des enfants de la guerre qui y perdent leur pied et d’enfance la magie.

Ma J est illusion, elle ne fait que semblant, pas comme les Jivaros qui étêtent vraiment, ces réducteurs de tête, professeur de lycée au rituel païen marqué par les incas.

Un cas c’est une affaire comme pour le Cas Binet et son héros de rien, Bidochon, j’ai nommé. De l’art des toilettes ou bien des ministères : Dans un cas comme dans l’autre, à fuir à tire d’ailes.

Les Ailes du désir, Wim Wenders est l’auteur. Merci l’énucléé, Peter Falk. Je t’aime.

M, il lit. Emilie, si jolie, qui voudrait, c’est bien vrai, oui partir, avec nous tout au bout, du ciel, sur nos ailes, du désir, loin des haines.

N mis : ennemi. Les ondes ressenties comme les ondes sur l’eau. Mieux vaut jeter caillou pour faire des ronds dans l’eau.

O ratio, mesuré, un personnage d’auteur. C’est un porteur d’épieu mais pas un homme d’épée.

Des pépins, ces solides incongrus cachés dessous la chair ou pets peints ces gazeux expulsés par le cul ?

Curé, cul-raie : Double fesse pour un abstinent. Celui qui l’a nommé, il ne manquait pas d’air.

R Comme Hermione ou Ron ou bien encore Harry ? Harry péteur bien sûr et haricot magique ? Prochain titre gastrique expiré de Rowling ? Non. Plus de P ni Q. Changeons d’air et laissons de côté ces scabreuses bassesses.

Espoir, est-ce poire ? Un fruit de la passion ? Pourtant, non c’est plutôt infusion bue au thé.

Thématique, imposé. C’est bien moi qui écris mais c’est lui qui m’a eu.

Ut est russe. Moi français. Mais je sais la musique. Je bois de la vodka et j’en bois comme un trou. Ce n’est pas comme pour l’eau qui ne sert qu’à laver.

V, j’étale et j’étire. Végétal qui se tire, le poumon des forêts, Amazonie brûlée chaque nuit chaque jour, jusqu'à son double V.

W : Dites ouéh ! Super ! Trop chouette ! Génial ! Trop bien ! Mais sortez les enfants : La suite est classée X.

X : Jacquy ? Pas Kennedy, le pilote. C’est un doublé de Ferrari, comme la suivante le double I

Y : I grec. Un devant, un derrière, chacun ses goûts. Son champignon est parisien. Son ambition n’est pas risette. Mais devant comme derrière, ils aident.

Z : Z enfin, la dernière lettre.

Plutôt l’avant dernière. Il en reste une à faire : C’est la lettre à Elise, ma grand-mère bagatelle, qui est six pieds sous terre et ses arpions poilus, personnage incarné au trente-sixième dessous de la plante carrée du caractère marqué de la poésie libre au sujet imposé.

Allez, je m’y mets :

Ma chère grand-mère, je t’écris cette lettre vers l’au-delà pour te dire que… Le reste ne vous regarde pas.

Le goût du souvenir La lettre Le portrait La rencontre 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire