Bienvenue dans mon vrac.

Vous y trouverez des textes variés : Grandeur Nature, atelier d'écriture, poèmes ou autres : aventures et histoires.

En vous souhaitant de prendre autant de plaisir à les lire que j'en ai eu à les écrire.

L’invitation au voyage

Le voyage comme sujet, merci beaucoup marie, du fond du cœur merci. Comme dirait l’italien au sortir de la nuit, je suis ravi au lit. Car c’est bien là le thème, imposé, la contrainte : vous exposer mes nuits sans détours et sans feinte. Ce n’est pas très gentil de m’obliger ainsi à vous ouvrir les portes de mes mondes en cohorte. Cela m’oblige encore à refaire cet effort de sortir de moi-même pour retrouver le blême, le blafard de peau, le cadavre réel qui ne reprend substance que quand la nuit l’appelle. Et bien soit et tant pis pour vous, pour moi aussi. Suivez-moi vers là-bas si le cœur vous en dit. Partons à la seconde, il n’y a rien de mieux. Nul besoin de bagages, j’ai valises sous les yeux.

Le départ.

C’est sur un matelas de laine et de nuages, allongé sous un drap de soierie, de voilage, quelque chose de léger pour nous faire oublier celui qui par essence nous incite à rester, que nous nous poserons comme au quai d’une gare, attendant le silence annonçant le départ. Ça y est le train s’en va, je le sens qui arrive.

C’est toujours par les pieds que les pensées dérivent. Ça fait comme un liquide, amniotique, nourrissant, qui peu à peu remonte. C’est lent, il faut du temps. Les jambes s’engourdissent. Bientôt les cuisses aussi. Le bassin s’épaissît. Intestins en abysse. Le cœur se ralentit. Les poumons se détendent et de chaque côté, les bras, les mains qui pendent. La nuque se décontracte. Je suis au bord de l’acte. Quand les cheveux respirent, je suis prêt à partir. Je la vois dans le noir de l’écran intérieur, cette porte, ce miroir qui conduit vers ailleurs. Alors j’étends mon cœur, mon âme ou mon esprit, ou je ne sais au juste quel nom à cette partie de moi que j’utilise pour partir voyager. Mais je l’étends quand même et d’un bond dans le vide je m’élance vers là-bas. Ça y est, je suis parti.
Et vous ?

L’arrivée.

M’avez-vous reconnu ? C’est bien moi qui menait il y a de cela un bon millier d’années. Je suis celui à qui vous avez pris la main quand nous étions encore tous les deux des humains. Mais n’ayez pas la peur de perdre votre vie au royaume de moi. Je n’aurais pas l’envie de vous faire subir les affres du voyage, de vous faire souffrir les barreaux d’une cage. Posez-vous simplement sur mon épaule droite ; La gauche est réservée au démon qui miroite et projette en reflet ce qui sort de mon être, les décors et les autres ne font pas que paraître. Penchez-vous avec moi, regardez cette eau claire dans laquelle je me vois enfin de façon claire.

Juste à côté de toi, mon visage, le même, est caché en partie par un masque d’emblème. Le nasal est percé pour qu’aussi je respire. Il y a deux oreilles, pointues, cousues de cuir. Deux oreilles dressées qui toujours vont guetter dans les bruits ordinaires de la nature proche le son qui nous dira que l’ennemi approche. Par-dessous le visage le cou est protégé par un collier de cuir aussi large qu’épais. En son centre, devant, un anneau est passé mais ne me voyez pas en ancien prisonnier.


Pour le reste il faudra que vous preniez sur vous de sauter de mon bras. Que vous osiez poser un pied sur cette terre qui n’est qu’un autre moi, celui que je déterre quand quittant le réel, je reviens vers le vrai.

Le goût du souvenir La lettre Le portrait La rencontre 

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