Bienvenue dans mon vrac.

Vous y trouverez des textes variés : Grandeur Nature, atelier d'écriture, poèmes ou autres : aventures et histoires.

En vous souhaitant de prendre autant de plaisir à les lire que j'en ai eu à les écrire.

L'âme

Ses serviteurs avaient déjà tout installé pour son petit déjeuner lorsque Feros se leva de son lit. Il passa une robe de chambre et s'assit. Il s'assura que la table était bien droite cette fois-ci en laissant un fruit tomber pour voir s'il allait rouler. Il inspecta le contenu des assiettes et des bols. Tout allait bien ce matin. Il n'aurait pas à crier sur ceux qui l'avaient cuisiné.
 


Ses serviteurs avaient déjà tout installé pour son bain du matin lorsque Feros se leva de table. Il s'assura qu'il y avait bien les six serviettes comme il le voulait et que l'eau était à bonne température. Il inspecta les mains des laveuses, vérifiant si elles avaient bien les ongles courts. Tout allait bien ce matin. Il n'aurait pas à crier sur celles qui s'en occupaient.

Ses serviteurs avaient déjà tout installé pour sa tenue du jour lorsque Feros se leva de son bain. Il s'assura qu'il n'y manquait rien. Il inspecta chaque vêtement. Tout allait bien ce matin. Il n'aurait pas à crier sur ceux qui l'avaient préparé.

« Vous avez tous été très bien. » Dit-il en sortant. Si tous les matins pouvaient être comme celui-ci, pensa-t-il ensuite, cela serait vraiment bien. Mais ce matin était unique. Cette journée était unique. Il ne restait plus qu'à faire brûler le Marcheur et, la nuit venue, il serait chef.

Bien sûr, chef, il l'était déjà. Il avait ses serviteurs qui lui obéissaient lorsqu'il leur donnait des ordres et les hommes de son père l'écoutaient lorsqu'il partait en chasse avec eux. Mais ce soir, il serait nommé chef par le conseil. Il n'aurait plus de compte à rendre à son père mais seulement au conseil. Il aurait le droit d'envoyer une armée chercher des richesses et de faire construire un palais pour lui-même. Il pourrait prononcer ses propres jugements et les faire appliquer. Tant qu'il se montrerait respectueux avec le conseil, nul ne viendrait le contredire.

Il se promena, accompagné seulement par deux gardes et ses pas l'amenèrent jusqu'au Marcheur. Il l'avait vu sortir de terre, morceau par morceau, être assemblé, puis redressé et promené à travers la ville jusqu'à cette place ou il serait enflammé. Il l'avait vu naître, grandir et vivre. Ce soir, il le verrait mourir.

« Ça sera extraordinaire ! » dit une jeune femme assise en tailleur sur le sol.

« Ça le serait si on pouvait le faire comme tu viens de le dire mais il faudrait que tout le monde participe pour ça et pas juste nous deux. » répondit le jeune homme accroupi à ses côtés.

« Tu n'as qu'à leur demander et ils le feront. »

« Et comment ? J'arrive et je dis alors voilà, comme vous m'avez écouté pour les sacs et que grâce à li on a eu un toit, du coup je suis chef et on va faire ça parce que c'est ce que je veux en tant que chef même si ça ne vous plaît pas. » Le jeune homme s'était redressé et mimait la scène en forçant le trait ce qui fit rire son amie aux éclats.

Un petit lémure apparut sur son épaule et regarda Feros en penchant la tête et tandis que Feros se retrouvait hypnotisé par le regard de l'animal, la jeune fille reprit : « bien sûr que non, gros bêta. Ne s'occuper que de soi sans penser aux autres et juste ordonner parce qu'on est chef, n'importe quel mal élevé en est capable. Mais soit les gens s'en vont, soit, rien ne se passe bien parce qu'ils se vengent comme ça. Un bon dirigeant, c'est un guide, pas un chef. Il faut amener les autres à te suivre, pas leur forcer la main. Bien sûr, si tu dirigeais une armée, il te faudrait aussi te faire respecter parce que ceux que tu envoies au combat, s'ils ne te respectent pas, ils auront peur et ils s’enfuiront. Tu pourrais leur faire encore plus peur bien sûr, mais alors ça serait ton tour d'avoir peur qu'un jour ils ne viennent t'attaquer toi. Tu serais seul et méfiant toute ta vie durant. Choisis l'amour et la confiance. Apprends à connaître qui te sers et remercie le personnellement. Fais-toi des serviteurs loyaux et dévoués. »

« Pourquoi tu me dis tout ça ? On est juste une vingtaine et on ne va pas aller se battre. »

« Je ne sais pas. C'est juste venu comme ça. Une envie de le dire. » Elle se redressa. « Viens ! Allons leur expliquer ! » Les deux jeunes gens partirent.

Feros resta encore à regarder le Marcheur. Puis il rentra et se prépara pour le soir.

Ses serviteurs avaient déjà tout cuisiné pour son dîner lorsque Lifas rentra. Il les remercia et mangea. Ils s'étaient déjà occupé de son bain. Il les remercia et se lava. Ils avaient déjà préparé sa tenue de cérémonie. Il les remercia et se vêtit.

« Merci à tous pour vos efforts. » Dit-il en les regardant avant de sortir. Leurs noms, pensa t-il, c'est vrai qu'il ne connaissait pas leurs noms.

Il se promena, accompagné par deux gardes et finit par rejoindre l'estrade réservée au conseil. Il salua chacun des conseillers et, comme le voulait l'usage, se tint debout devant sa chaise. Il ne s’assiérait qu'à la fin.
 
La cérémonie commença. Au milieu des chants et des danses, des torches apparurent qui transformèrent le Marcheur en une flamme gigantesque. Feros reconnut plusieurs de ceux qui avaient fait les vagues pendant la cérémonie de l'eau. Ils courraient autour du Marcheur et par moments, se déchiraient leurs bandes de tissus pour les jeter au feu, comme de l'eau évaporée. Presque totalement nus, ils tournaient encore. Feros reconnut le jeune homme parmi eux. Il avait réussi à les convaincre donc. Feros se promit de suivre son exemple et c'est dans cet état d'esprit qu'il s'assit lorsque le conseil lui en donna la permission.

L'arrivée Le contact Le passage La chair  

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