Bienvenue dans mon vrac.

Vous y trouverez des textes variés : Grandeur Nature, atelier d'écriture, poèmes ou autres : aventures et histoires.

En vous souhaitant de prendre autant de plaisir à les lire que j'en ai eu à les écrire.

Ahmad

Extrait des archives de Pagolos.

1236 : Une menace frappe Orya : le désert de Medjay ne cesse d'avancer. Plusieurs expéditions ont été envoyées résoudre ce mystère, sans succès, mais des informations ont été récupérées : la menace n'est pas naturelle. La guilde avec l'aide de toutes les nations monte une expédition faite de héros connus pour leur bravoure ou leurs faits d'armes. Ceci est le seul texte parlant de cette expédition.

Je m’appelle Ahmad ibn fadlan ibn al ‘abbas ibn rachid ibn Hammad et ma vie n’a pas toujours été celle d’aujourd’hui…


A une certaine époque, je fus muletier. Je fus recruté pour accompagner un groupe d’une vingtaine d’hommes et de femmes, de toutes origines et, je devais l’apprendre plus tard, tous de grand renom, jusqu’au cœur du désert de Medjay.
 
Notre caravane était imposante. Je n’avais nulle crainte d’une attaque de brigands. De fait, aucune des tribus de nomades qui nous approcha ne se montra hostile. Bien au contraire : Ils nous évitaient ostensiblement. J’étais content d’avoir été choisi pour un travail si tranquille. Peut-être n’aurais-je pas dû…

Un matin d’Arto, nous vîmes au loin ce que nous prîmes d’abord pour un mirage : des bâtiments, des tours. Une ville !
Je n’avais que peu pratiqué le désert à l’époque. Je ne savais pas qu’il existait des lieux interdits et que cette ville-ci devait certainement en faire partie.
Elle reflétait la lumière du soleil. Comme si les toits avaient été recouverts de brillants ou de verre. Une ville lumière. C’était magnifique.

Mais, en nous approchant, nous vîmes que la lumière n’était pas un reflet : En haut de la plus grande tour, une boule de soleil pulsait, comme vivante, englobant tout le toit de l’édifice. Des minarets proches, cinq énormes rais de lumière venaient gonfler la sphère. Ou bien était-ce la sphère qui nourrissait les minarets. Qui sait ?

Les héros, je ne pourrai plus jamais les nommer autrement, nous firent reculer et commencèrent à s’équiper, discutant entre-eux, qui prenant son arc ou sa hache, qui sortant quelques fioles à la hâte de son sac pour les passer à sa ceinture, qui commençant une sourde mélopée magique chargée de puissance, qui récitant à voix basse : voyez cela, je vois mon père. Voyez cela, je vois ma mère. Et mes sœurs et mes frères ! Voyez cela, je vois tous mes ancêtres qui sont assis et me regardent. Et voila qu'ils m'appellent et me demandent de prendre place à leur cotés dans le palais de Néïsdil. Là où les braves vivent à jamais.

Les héros s’avancèrent, résolument, vers la ville. Nous, par folie ou par stupidité, nous les suivîmes : pour voir !
Nous vîmes !
De prés la ville n’était plus aussi belle : Une vaste ruine usée par les vents.

Alors que les héros allaient passer les premiers murs écroulés de cette cité fantôme, du sable même, surgit la mort, sous la forme de guerriers tout en noir, jusqu’au turban. Ils étaient des dizaines, armés de cimeterre et hurlant.

Nous nous reculâmes précipitamment alors que le sable se mettait à voler autour des combattants. Des éclairs de magie illuminaient parfois la scène : Bras tranchés, visages brûlés, jambes rongées par l’acide. Je m’agenouillais sous ma bête, de terreur. Lorsque de nombreuses jambes s’approchèrent vers nous, je tentais de me cacher encore. Mais il s’agissait de nos héros. Ils avaient triomphé. Au prix de quatre des leurs.

Nous restâmes sans bouger à les regarder repartir vers la ville, espérant en secret qu’ils feraient demi-tour.
Ils n’avaient pas fait dix pas qu’ils s’arrêtaient encore, fixant quelque chose que je ne pouvais voir. Je le sus plus tard, une barrière magique avait été dressée pour empêcher le passage.
C’est alors que deux d’entre eux s’envolèrent. Pas comme des oiseaux. Ils se tenaient debout et semblaient marcher dans l’air. Ils s’élevèrent un moment avant de redescendre, dans la ville.

Je ne sais ce que firent les héros alors mais un terrible fracas nous fit nous couvrir les oreilles. Les autres héros qui avaient attendu, entrèrent à leur tour. La barrière avait été détruite.
De loin en loin, nous les apercevions, s’avançant résolument vers la grande tour lorsqu’une nouvelle vague de sable se souleva, révélant une nouvelle horde de ces tueurs en noir. Certains se ruèrent sur nous. D’autres, sur les héros.
Cinq d’entre eux revinrent vers nous, traversant la marée humaine, la faisant saigner et hurler. La faisant reculer.

J’entendis au loin « Viens Lysaël ! A la tour ! » Mais les cinq continuèrent d’avancer. Deux tombèrent en chemin. C’est alors que je reçus le coup qui aurait dû me tuer et dont j’ai gardé la marque. Je m’écroulais, sentant ma vie s’enfuir en chaud bouillon. Ce héros qui vint me surplomber alors que j’agonisais versa sur ma blessure une potion entière. Il me prit ensuite la main et la posa sur ma blessure. « Si tu peux laisser ta main sans bouger, tu vivras ! » Il n’eut pas le temps de dire plus. Une lame lui déchira la gorge, manquant me crever l’œil.
Mon sauveur s’écroulait. Son tueur allait m’achever en souriant. Mais il fut décapité par un de ces chevaliers du nord. Je demandais son nom plus tard : Bragern. Je n’oublierai pas.
Une elfe à son côté, regarda la scène un instant. Il n’y avait plus rien à faire. Elle repartit se battre.
Je m’écroulais à terre.

Dans le ciel, les cinq rayons continuaient de grossir la sphère de lumière. L’un d’entre eux disparut. La sphère se mit à trembler. Sa surface se couvrit d’ondes, comme lorsque l’on jette un caillou dans l’eau. De la tour, je vis des moellons se détacher. Tout allait s’écrouler. La sphère explosa.
Je crus être devenu aveugle un moment mais bientôt ma vue revint.

Des cinq qui étaient venus nous sauver, seuls deux avaient survécu : Le chevalier Bragern et l’elfe. Des autres, ne revinrent d’abord qu’un mage, un apothicaire et un guerrier, sûrement medjay. Ils étaient entré dans un des minarets détruire le rai de lumière. Le mage avait subi un étrange maléfice, peut être causé par l’explosion, son visage s’était déformé et était devenu bleu. Je restais un moment à le dévisager.

Ce n’est qu’ensuite qu’un nain, blanc de poussière de plâtre nous rejoint. Il avait suivi ceux qui avaient attaqué la tour mais n’avait pu arriver en haut avant que tout n’explose. Il n’avait dû la vie sauve qu’à son armure qui l’avait empêché de se faire écraser. Six. Seulement six de ces héros avaient survécu. L’apothicaire et le mage passèrent de blessé en blessé, tentant de sauver autant que faire se peut, de soulager et délivrer lorsqu’il n’y avait plus d’autre choix, lorsqu’un septième héros surgit de la ville, en courant, un sac chargé sur l’épaule.

« Je n’y suis pour rien ! » Lança-t-il en nous rejoignant. Nous comprîmes de quoi il parlait lorsque nous vîmes arriver derrière lui trois créatures décomposées recouvertes de bandelettes. Les héros allaient les affronter lorsque le sol se mit à vibrer.
« Je vous jure que je n’y suis pour rien ! » répéta celui qu’on appelait le capitaine.
 
Nous, blessés, fûmes chargés en hâte sur les rares animaux qui n’avaient pas fui et les héros nous entraînèrent au loin. Derrière nous, la ville lumière s’écroulait sur elle-même, s’enfonçant dans le sable pour l’éternité. Nous fuîmes tout le jour malgré l’écrasante chaleur et le soir venu, je n’avais toujours pas enlevé la main de ma blessure. Pourquoi je suis vivant à ce jour.
 
 
Nous traversâmes des forets de roche et des mers de sable infestés de démons, priant … le très miséricordieux seigneur de l’univers. Puisse t’il bénir ces païens qui adorent d’autres dieux qui m’ont nourri et qui ont versé leur sang afin que votre serviteur, Ahmad ibn fadlan puisse devenir un homme et un fervent serviteur de dieu.

Le rabrochet Caillou Le corail Détail Flamme Lettre à Georges Insolence Marteau Réveil Volte face Ahmad
 

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