Bienvenue dans mon vrac.

Vous y trouverez des textes variés : Grandeur Nature, atelier d'écriture, poèmes ou autres : aventures et histoires.

En vous souhaitant de prendre autant de plaisir à les lire que j'en ai eu à les écrire.

Lettre à Georges


Par Auguste Charpentier (1813-1880)

 
 
Cher ami,
 
 
 
 
 
  
Je suis toute joie débordante de venir assister au spectacle
magnifique que vous comptez nous offrir à tous dans le

creux de votre vallon, plein à l’envi de ces rudes paysans
dévoués, oeuvrant sur vos terres et ce jusqu’aux confins

les plus arriérés qu’il soient. Quel plaisir j’aurai à venir
partager cet instant de liesse et de bonheur. Qu’importe de

marcher dans la boue et le crottin. Ce n’est pas cela qui
nous empêchera d’apprécier vraiment de voir que nul ne

vous arrêtera, et ce quelle que soit la tactique employée,
dans vos combats à l’épée et au bouclier comme à la lance,

de continuer de nous couvrir à gros flots de votre superbe
art de mettre à terre ceux qui viennent au champ avec cette

arrogance, cet orgueil bouffi qui caractérise sans conteste
les esprits les plus jeunes, les moins formés à l’art courtois.

votre nature profonde, viscérale, ce que nul n’irait contester.
Ce sera grand plaisir que de vous voir les mettre tous à bas.

Chacun des invités appréciera, ensuite, j’en suis convaincu,
de partager avec vous un gobelet d’un fabuleux vin, avant

de rentrer chez lui, attendant déjà la prochaine invitation,
surveillant anxieusement l’arrivée d’un galopant courrier

avec appréhension et l’espoir de pouvoir éviter la picrate
servie chaque jour à sa propre table, rêvant au doux nectar

que vous vous sentez de servir à chacune de vos réunions.
Si pour retenir davantage vos invités, vous dressez tables,

Si vous servez de ces plats qui font aussi votre réputation :
je m’en délecterai la nuit durant presque au point de devoir

vomir. Voilà jusqu’où j’irai, assis tout le soir à votre table.
Et le souvenir de ce repas restera marqué en moi, toujours.

Il faudra aussi peut être nous soumettre à la danse pour
satisfaire ces dames qui aiment virevolter, loin des puces,

les vilaines qui hantent, le jour et la nuit, les lits et écuries
d’autres lieux à la tenue sans comparaison aucune avec celle

de votre demeure. Nul ne devrait être contraint de devoir
remplir les actes de sa charge, le jour de vos célèbres joutes.

venir. Je ne le peux. Cela m’est impossible. Plutôt mourir
que de devoir décliner votre plaisante invitation d’assister

aux feux de bûchers gigantesques à la flamme infernale.
que vous dresserez pour y cuire vos viandes et vos pains.

Je resterai chez moi, avec ma maisonnée, à m’occuper
de mes tristes obligations en vous souhaitant bien de

profiter pleinement de ces merveilleux instants de liesse
avec madame votre épouse et, c’est triste, j’en conviens

loin de damoiselle votre fille, votre ange, Votre poupée.

Le rabrochet Caillou Le corail Détail Flamme Lettre à Georges Insolence Marteau Réveil Volte face Ahmad

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